Quand j’ai compris ça, j’ai passé mon premier 6a ! :)

Salut à toi, grimpeur en quête d’évolution ! L’article que je te propose aujourd’hui participe à l’événement inter-blogueurs lancé par Cazimir, du blog Libérer son Piano. Quel rapport entre le piano et la grimpe, me demanderas-tu ? A priori il n’y en a pas des masses… Sinon que, dans l’un comme l’autre, il arrive souvent de bloquer à un moment dans sa progression. On se retrouve à stagner, ne plus progresser, et souvent, c’est un déclic, la compréhension d’un truc super important, qu’on avait pas encore assimilé, qui nous débloque. Et c’est le sujet de cet événement. Tous les participants à cet événement vont publier un article sur ce thème :

« Quand j’ai compris ça, j’ai fait un bond dans mon évolution ».

Tu pourras retrouver un résumé de tous ces articles sur le site Libérer son piano.

Par ailleurs, si tu t’intéresses à la grimpe ET au piano (ce qui reste tout à fait possible), tu peux également aller voir ce site, tu y trouveras des conseils pour apprendre à improviser par exemple, ou encore bosser ta mémorisation. 🙂

Bien, maintenant que les présentations sont faites, venons-en au sujet. 😉 En tant que grimpeur, tu as déjà entendu AU MOINS une fois quelque chose comme « Pose tes pieds ! » . Et pour cause, tes pieds doivent devenir tes meilleurs amis en escalade, sous peine de ne jamais dépasser le 6 ! Et une leçon que j’ai eu du mal à apprendre, ça a été de charger mes pieds, et de leur faire confiance.

Plus tu charges, plus ça tient !

Ça paraît contre-intuitif, et pourtant c’est vrai ! (Promis, c’est testé et approuvé !) Plus la prise est petite et mauvaise, moins tu vas avoir envie de la charger, et pourtant… C’est tout simplement physique. Laisse moi te montrer…

Pour simplifier, en vert tu vas avoir la force appliquée par ton chausson sur le caillou, et en rouge, la force opposée du caillou sur ton chausson, qui va maintenir ton chausson immobile (et l’empêcher de s’enfoncer dans le caillou)

Tu vois, plus tu appuies, plus la force verte augmente, et plus la force inverse exercée par le caillou sur ton chausson sera importante, elle aussi. Et donc, mieux tu vas tenir !

En fait, moins tu charges ton pied, plus tu as de chances de zipper.

L’adhérence

Je te parle de petites prises, mais c’est aussi valable si il n’y a pas de prises ! 😉 C’est ce qu’on appelle être en adhérence. En gros, tu vas poser ton pied sur un pan de mur incliné, plat. Et le principe reste le même, plus tu appuies, mieux ça tiendra !

(Si tu n’as encore jamais testé de placer un pied en adhérence, garde ça dans un coin de ta tête, cette technique peut se révéler très utile ! 😉 Dès fois, ça te facilite un mouv’ que tu avais du mal à passer, d’autres fois tu n’as simplement pas le choix !)

Mon apprentissage

Ça, c’est la théorie, et c’est bien joli… Mais en pratique, crois moi, je sais à quel point c’est dur de mettre tout ton poids sur un petit gratton de rien du tout, alors que tu te sens déjà proche de la chute. Et si je t’écris cet article, c’est aussi et surtout pour t’expliquer comment j’ai VRAIMENT compris cette technique.

Mon premier 6a

Mon partenaire de grimpe me répétait toujours de charger mes pieds (beuglait serait plus exact…). Et j’avais beau essayer, je ne devais pas charger assez, puisque je continuais de glisser (beaucoup trop) régulièrement.

Et puis, un jour, j’ai bossé ma première voie en 6a. Pour moi, c’était un cap super important, et j’avais vraiment envie de réussir ! Mais il y avait ce mouv’, avec un pied minuscule sur lequel il fallait se hisser, alors que j’étais déjà écartelée sur le mur… J’avais beau essayer, tenter et retenter, ça ne passait pas

Finalement, au bout de… beaucoup de tentatives, j’ai eu le déclic. J’ai modifié mon centre de gravité pour vraiment charger ce p***** de pied. Et là, miracle, c’est passé !

Je ne saurais pas vraiment te décrire le sentiment que j’ai eu à ce moment là, mais j’ai « senti » le mouvement. Comme si j’étais entrée dans un état de concentration telle que je me suis en quelque sorte connectée à mon corps, à ma voie, au mouvement… Et j’ai vraiment ressenti mon poids appuyer sur mon pied, et j’ai su que ça tiendrait.

Une histoire de sensations…

Ce que j’essaie de te faire passer comme message, c’est que quelque soit l’activité que tu pratiques, au début tu ne fais qu’essayer d’appliquer tant bien que mal la théorie qu’on t’a apprise. Et il arrive un moment où tu as ce déclic, et où tu sens que tu t’es approprié la technique.

A ce moment là, tu as presque l’impression d’entrer en transe. Je ne suis pas une grande sportive, et je n’ai pas eu souvent ce genre de révélations… Mais je me souviens encore de ce pied, des années plus tard, et de la sensation que j’ai eue. Ce sentiment de comprendre enfin réellement comment on fait, comment ça marche, et d’avoir la certitude, enfin, que OUI, ça marche.

…et surtout de pratique !

Je me dois quand même de faire une petite précision, au risque de te briser le cœur… Pour avoir ce genre de révélation, il n’y a qu’une méthode à ma connaissance : la pratique ! 😉

Hé oui, ça tombe rarement tout cuit, c’est à force de répéter, de travailler, qu’un jour, ton corps va prendre le relais et le faire presque tout seul, d’instinct… Ça y est, c’est devenu un réflexe ! Bravo ! 😉

(Et si tu as encore du mal à poser tes pieds correctement, tu peux essayer un de ces 3 exercices pour t’entraîner… Moi, je dis ça, je dis rien…)

Je te souhaite de développer des réflexes dignes de Peter Parker*. En attendant, je te souhaite bonne grimpe ! 🙂

Bisous et chocolats.

* (Pour être sûre qu’on est sur la même longueur d’ondes, je te parle de Spiderman)
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3 commentaires sur “Quand j’ai compris ça, j’ai passé mon premier 6a ! :)”

  1. Bonjour et merci pour cet article qui m’a remis en mémoire cette notion de déclic du geste, vraie dans beaucoup de sports. Le service au volley-ball par exemple. Beaucoup d’entraînement et cela vaut le coup !
    Chapeau pour ton blog. Il est vraiment plaisant à lire.

  2. merci pour ce super article très frais et plein d’énergie ! Il est très agréable de te lire.
    Le déclic dont tu parles et l’impression de transe me fait un peu penser à « être dans la zone ». 🙂 l’état mental des champions parait il 😉

  3. « Bon sang mais c’est bien sur » j’ai envie de dire. Ton schéma avec les deux flèches me rappel mes cours de Génie-méca! le principe physique est évident mais le trouver tout seul ne l’est pas! merci!

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