[Fear !] 3 Aventures qui ont changé leur rapport à la peur

Salut à toi, preux aventurier ! Dans cet article, je te parle du livre Fear !, écrit par Roanne van Voorst, qui regroupe les témoignages, conseils et méthodes de 15 athlètes professionnels pour surmonter leur peur. Oui, parce que contrairement à ce qu’on pourrait penser, même les BASE jumpers et les grimpeur en solo intégral ont peur. Très peur même parfois. Et certains sportifs qui escaladent des immeubles sans corde ni protection ont eu le vertige toute leur vie. La différence, c’est qu’eux, ils ont travaillé sur leur peur, ils ont appris à la connaître et ils ont trouvé un moyen de ne pas se laisser submerger. Ils l’ont apprivoisée, et ils arrivent à la contrôler.

Fear !, par Roanne van Voorst

Si tout ça t’intéresse et que tu veux connaître leurs techniques, va faire un tour par ici. Et si tu as 5 min, je te propose de découvrir les histoires de 3 personnes hors du commun, qui ont appris à se connaître à travers des expériences disons… pas vraiment dans les normes. Ils nous racontent un bout de leur histoire, qui a changé leur rapport à la peur.

Edurne Pasaban : Laisse-toi guider par ta peur

Edurne Pasaban est une alpiniste qui a grimpé les plus hauts sommets du monde. Elle est la première femme a voir grimpé les 14 pics les plus hauts de la planète (de plus de 8000 m, quand même). Son conseil peut paraître un peu contre-productif, mais après ce qu’elle a vécu, elle a jugé bon de nous rappeler que de temps en temps, il faut savoir écouter sa peur pour ne pas se mettre en danger. (Bon, n’en abuse pas non plus, sinon tu ne feras plus grand chose, hein !)

Le mont K2

Lors d’une de ses expéditions (sur le mont K2), elle a failli mourir (et elle y a laissé 2 orteils au passage). Elle avait prévu son timing pour atteindre le sommet et être de retour avant la tombée de la nuit.

Arrivée à un passage délicat (un ravin étroit avec une forte pente, pas très loin du sommet), la météo a brusquement changé, ce qui a rendu l’exercice plus compliqué et plus long que prévu. Arrivée au bout de ses peines, elle s’est rendu compte qu’elle était en retard de plusieurs heures sur son planning, mais elle a décidé de continuer quand même jusqu’au sommet. (Maintenant qu’elle avait passé ça, elle avait envie d’aller jusqu’au bout !)

Malheureusement, ce passage l’a beaucoup fatiguée et elle a eu du mal a suivre son équipe sur la redescente. Elle a fini par les perdre et se retrouver seule, en pleine montagne, dans le froid, et dans la nuit. 28 heures se sont écoulées avant que ses coéquipiers ne la retrouvent et ne la ramènent au camp de base. Elle a dû être amputée de deux orteils et a subi des soins sur plusieurs parties de son corps qui avaient gelé.

Ce qui lui a sauvé la vie, ce jour là, c’est que dans la situation désespérée dans laquelle elle s’est retrouvée, elle a su garder son calme. Malgré le danger, elle a déclenché une sorte de réflexe de survie qui lui a permis de réfléchir rationnellement et posément, au lieu de paniquer.

Le respect de sa peur

Après cette expérience, Edurne a appris à écouter sa peur, et à renoncer quand elle sentait qu’elle approchait trop ses limites. La peur est un réflexe de survie, elle permet d’être alerte et de ne pas prendre de risques inconsidérés.

Bien sur, cela ne l’empêche pas d’avoir peur parfois, et de surmonter cette peur pour avancer quand même. Mais elle sait maintenant quand dire stop, et ne pas se laisser guider par sa fierté ou son ambition.

Lors d’une autre expédition, elle s’est de nouveau trouvée confrontée à une situation semblable à celle du mon K2. Elle et son équipe devaient traverser un passage délicat et ils n’avaient pas prévu de corde, pensant que ça serait relativement facile à traverser. Finalement, vu de près, ça semblait faisable, mais coûteux en énergie. Cette fois-ci, elle a refusé de continuer, en sachant qu’elle aurait du mal à terminer l’ascension après cet exercice. Le reste des membres de l’expédition n’a pas voulu l’écouter, et ils ont continué malgré tout. L’un d’eux n’est jamais revenu. Comme Edurne, il a été tellement fatigué en arrivant au sommet qu’il n’a pas réussi à redescendre.

Il est important de connaître ses limites, et d’être honnête avec soi-même quand on se lance dans un projet potentiellement dangereux. (Me fais pas dire ce que je n’ai pas dit, être trop peureux n’est pas bon non plus pour réussir tes projets ! Il faut juste trouver la limite.)

Martin Fickweiler : Ose prendre des chemins inexplorés

Martin est un alpiniste et adepte de grandes voies. Malgré le fait qu’il soit très sociable, il a ressenti le besoin de mener un de ses projets à bien seul, au milieu de nulle part, sans aucune assistance. Peut être pour se prouver qu’il en était capable…

Un expédition dans le grand nord

Pour réussir, il est important d’avoir confiance en soi et de se connaître. Pour ça, Martin, lui, est parti plusieurs jours dans le grand nord canadien, dans le cercle Arctique, seul. Ce projet l’a beaucoup angoissé, jusqu’au moment ou il s’est effectivement retrouvé livré à lui-même en pleine nature. Il a alors ressenti un grand calme et s’est lancé dans l’aventure sereinement. Toute l’inquiétude qu’il avait pu ressentir auparavant, en réservant ses billets, en préparant ses affaires, en montant dans l’avion, sur la moto-neige qui l’amenait au milieu de nulle part… tout ça s’était envolé.

Les intuits qu’il avait rencontrés en arrivant sur place lui avaient conseillé de vivre comme les ours polaires. Il s’est donc mis à marcher de nuit, et dormir le jour. (Comme ça la glace était plus dure et il ne s’enfonçait pas à chaque pas, et il évitait du même coup de se faire réveiller par surprise par un ours polaire en chasse).

Au début, il avait prévu une alarme à ours polaires (une corde avec des clochettes accrochée autour de la tente). Mais comme le vent faisait sans arrêt sonner son alarme, il a vite renoncé à l’utiliser. Après tout, les inuits devaient savoir de quoi ils parlaient, pas besoin de s’inquiéter. Et il a commencé à se faire confiance, de plus en plus. Il a appris de quoi il avait besoin pour fonctionner dans cette situation extrême. Il a découvert qu’il était capable d’être complètement seul, et d’apprécier ça.

Le silence

Son retour a la réalité a été compliqué à gérer, au début. Il ressentait tout le temps ce besoin d’être seul (pas terrible pour sa copine de l’époque). Finalement, ce sentiment s’est dissipé, et tout est rentré dans l’ordre. Aujourd’hui, il garde en lui ce calme, cette attitude posée qui l’a accompagné durant son voyage, et qui l’aide à faire face aux difficultés qu’il peut rencontrer.

Steph Davis : Attends-toi à l’inattendu

Steph Davis est une grimpeuse, BASE jumpeuse et wingsuiteuse. Bref, elle a l’habitude de se retrouver dans des situations extrêmes et potentiellement pas rassurantes. Elle volait avec son mari, et malheureusement, un jour il n’est pas arrivé à bon port, et s’est écrasé sur le flanc d’un montagne. Après avoir traversé une période sombre, elle a fini par faire son deuil et a choisi d’être positive, à propos de tout ça et de sa vie en général. Elle a recommencé à voler.

« … en traversant cette période de douleur et d’acceptation, j’ai beaucoup appris sur le bonheur et la gratitude. La vie, c’est un voyage, et comment on choisit de le vivre. Le bonheur, c’est le chemin. »

Steph Davis, Fear !

Peu importe à quel point tu te prépares, la seule chose dont tu peux être sûr dans la vie, c’est qu’il y aura des changements et des imprévus. Alors autant être préparé à ça. Et tenter de rester positif, quelle que soit la situation.

J’espère que cet article t’a plu, et que ça t’a donné envie d’aventure. 😉 Si toi aussi tu as des anecdotes à raconter, n’hésite pas, les commentaires sont là pour ça !

En attendant, je te dis à la prochaine, bonne grimpe, et bon vent !

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