[Fear !]Apprivoise ta peur, petit à petit

Salut à toi, dompteur de frayeurs ! Si ce n’est pas encore le cas, ne t’inquiète pas. C’est quelque chose qui demande du temps, de la patience et de l’entretien. C’est ce qu’on va voir aujourd’hui…

Fear !, par Roanne van Voorst

Je vais te parler du livre Fear !, qui regroupe les témoignages de 15 athlètes de haut niveau. Ils t’expliquent comment ils gèrent leur peur dans les situations extrêmes auxquelles ils sont confrontés. (Et dans la vie de tous les jours, ça marche aussi). Je t’explique tout ça ici.

Dans cet épisode, je te transmets quelques conseils pour apprendre à surmonter ta peur, petit à petit, et rester motivé.

Alain Robert : Sois passionnément discipliné

Alain Robert, c’est le Spiderman français. Son truc à lui, c’est de grimper des immeubles en solo intégral (sans corde ni aucun équipement de sécurité, donc).

Petit à petit, et régulièrement

Il a eu le vertige toute sa vie, et pour vaincre sa peur, il l’a travaillée tous les jours un petit peu. Par exemple, pour apprendre à maîtriser sa peur du vide, il a commencé par s’asseoir sur un rocher, pas si haut que ça, et il se forçait à regarder en bas. Au début, ça lui donnait le tournis et il était convaincu qu’il allait tomber. Et puis, à force de pratique, il a fini par grimper quotidiennement, à des hauteurs respectables, en maintenant sa peur du vide à un niveau supportable.

Une autre fois, après une mauvaise chute qui lui a valu plusieurs jours de coma, les docteurs ont annoncé à Alain qu’il se grimperait plus jamais. Mais c’était sans compter sur sa volonté de fer. Il y avait un mur de brique pas loin de chez lui, et il s’est entraîné à grimper dessus tous les jours. Au début il ne tenait même pas accroché sur place, puis au bout de quelques jours, il a pu avancer sa main, puis son corps. A chaque fois qu’il tombait, il marquait l’emplacement de sa chute, et il réessayait le lendemain. Encore et encore. Jusqu’à ce que finalement, au bout de quelques temps, il arrive à faire la traversée complète.

Pour surmonter ta peur (ou n’importe quel événement, sentiment ou habitude qui te paraît insurmontable), entraîne-toi un peu tous les jours, pour petit à petit prendre de l’assurance, et agrandir ta zone de confort, progresser.

Fixe toi des objectifs

Travailler tous les jours sur sa peur, c’est bien joli, mais il faut avoir envie ! Le meilleur moyen de tenir pareille résolution, c’est d’avoir une bonne raison de le faire, quelque chose qui te motive vraiment, qui est important pour TOI. (Pas juste « pour faire plaisir à machin » ou « pour faire bonne figure », donc.) Pour avoir la volonté de maintenir ton effort dans le temps, fixe toi un objectif à long terme, et visualise le. Ca t’aidera à rester motivé.

Quand tu te retrouve dans une situation compliquée, et que tu as envie d’abandonner, concentre toi sur ta récompense à long terme, plutôt que sur ta satisfaction immédiate. Si tu as peur de tomber et que tu sens que tu fatigues sur ta voie, tu peux arrêter là, redescendre et arrêter de te faire du mal. Mais si tu te donne un coup de pied au cul et que tu continues jusqu’au bout, tu seras fier de toi après coup, et tu te seras peut être même rapproché un peu plus de tes objectifs !

Arno Ilgner : Aie conscience de tes objectifs à court terme, et concentre toi sur l’apprentissage

Ce coach mental est à l’origine de la méthode « the warrior’s way », ça te situe un peu le personnage déjà. C’est aussi un grimpeur.

Selon Arno, il est important d’identifier ses objectifs. Il en existe deux types. D’abord, les buts à long terme, les rêves qu’on a dans un coin de la tête mais qui semblent irréalisables. Ensuite, les objectifs à court terme, à mettre en place dès aujourd’hui pour améliorer notre quotidien. La plupart des gens savent très bien ce qu’ils désirent atteindre, mais ils ont plus de mal à identifier ce qui les empêche, dans leur situation actuelle, de réaliser leur rêve. Ce n’est pas la peur qui les empêche d’atteindre leurs objectifs (du moins pas seulement), c’est aussi et surtout le fait de ne pas savoir par où commencer, ni comment s’y prendre. (Qu’est ce qui ne va pas avec ce que j’ai ou ce que je fais maintenant ?)

Zoom

Alors avant de tout mettre sur le dos de la peur, commence par bien définir tes objectifs à long terme, puis découpe-les en plus petits objectifs à court terme. Définis quelle est la prochaine étape, atteignable, pour te rapprocher de ton but final. Ca va te clarifier les idées et t’aider à trouver la motivation de surmonter ta peur.

Attention à ne pas rester focalisé sur ton gros objectif, au risque d’être étourdi par le chemin qui te reste à parcourir et de te décourager. (Bah oui, si c’était un truc bouclé en une semaine, ce serait pas un objectif de vie). Concentre-toi sur le moment présent, et ton objectif du jour.

Dezoom

Reconsidère tes « échecs » du point de vue plus global. D’accord, tu n’as pas réussi à monter cette voie jusqu’au bout. Est ce que ça t’a rapproché de ton but à long terme? Ben oui, tu as appris des choses en grimpant cette voie, même sans aller jusqu’au bout. Donc ne sois pas trop dur avec toi-même, et relativise ! 🙂

N’hésite pas à ajuster tes objectifs dans le temps, à les adapter à ton cheminement au fur et à mesure. Il se peut que les conditions changent, ou que tu n’aies simplement plus envie d’atteindre cet objectif en particulier, mais plutôt de dévier un peu ta trajectoire. Ne reste pas fixé sur ce que tu t’es dit il y a un moment, tu n’avais pas toute les informations que tu as aujourd’hui.

Hazel Findlay : Renforce ton muscle de la peur

Hazel, elle, est une grimpeuse « traditionnelle ». Autrement dit, elle grimpe des voies qu’elle équipe elle même au fur et à mesure, avec des coinceurs.

Elle voit sa capacité à combattre sa peur comme un muscle, qu’il faut donc renforcer petit à petit, et maintenir en forme dans le temps. Comme un vrai muscle, il ne faut pas le traumatiser pour ne pas l’endommager. Si tu veux aller trop loin, trop vite, il y a des chances que tu te fasses tellement peur que tu n’aies plus jamais envie de recommencer. Le truc, c’est d’élargir ta zone de confort petit à petit.

Une fois que ton muscle de la peur a atteint une forme olympique, il faut l’entretenir. Comme les autres muscles, ça demande du travail, de la pratique. Sinon tu vas perdre tout ce que tu as si durement gagné et te retrouver avec un muscle de la peur complètement atrophié. Ce serait dommage. Du coup une fois que tu as réussi à vaincre ta peur, surtout n’arrête pas de pratiquer, de te mettre dans des situations inconfortables de temps en temps. Rien n’est jamais acquis.

Ce que fait Hazel, à chaque début de saison, quand elle reprend l’escalade en extérieur, c’est une rééducation de son muscle de la peur. Elle s’entraîne à tomber, de plus en plus haut, pour reprendre confiance en son assureur et ne plus avoir peur de la chute.

J’espère que ces conseils t’ont aidé, et que tu as noté quelques pistes pour commencer à travailler sur ta peur. N’oublie pas, le meilleur moyen de réussir, c’est d’essayer ! Alors lance-toi, tu verras, tu pourrais être surpris… 😉

Si toi aussi tu as des anecdotes motivantes à partager, des conseils et astuces de ton cru, n’hésite surtout pas à les laisser en commentaire, ça pourrait en aider quelques uns ! Et si tu as envie de partager tes objectifs, je serais curieuse de savoir quels défis tu t’es lancé !

En attendant, je te souhaite bonne grimpe, et reste motivé ! 🙂

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *